L’art, c’est la santé

3 Avr 2023

Et si l’art était un médicament simple et naturel à la portée de tous ? Ça peut paraitre un peu fou mais c’est, depuis quelques années, une piste très sérieuse d’innovation médicale. Les études neuroscientifiques sont formelles : le contemplation et l’écoute d’œuvres d’art nous font du bien.

 

Des ordonnances muséales

Se rendre au musée sur prescription de notre médecin traitant : impensable me direz-vous ! Sauf que ça existe bel et bien. Depuis 2019, à Montréal, aller au musée peut faire l’objet d’une ordonnance médicale. Ces prescriptions muséales sont le fruit d’une entente entre l’organisme Médecins francophones du Canada (MdFC) et le Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM).

Quel est l’objectif de ces ordonnances muséales ? Permettre aux patients et à leurs proches accompagnants de profiter des bienfaits de l’art sur la santé, et ce, gratuitement. Il s’agit ici d’apporter des améliorations sur des pathologies telles que le diabète, l’obésité, l’hypertension artérielle et certaines maladies mentales telles que la dépression et l’anorexie.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS), dans un récent rapport, reconnait d’ailleurs l’art comme « bénéfique pour la santé mentale et physique ».

Plus de 900 publications portant sur les liens entre les arts et la santé ont été étudiés pour arriver à ce rapport de l’OMS. Il en ressort clairement que l’art procure du bien-être au sens large dès le plus jeune âge et jusqu’à la fin de la vie. L’OMS incite à utiliser de plus l’art dans notre quotidien, à tous les niveaux de la société, que ce soit en prévention de santé ou en soin.

 

Quels sont exactement les bienfaits de l’art sur la santé ?

Quand on est en présence d’une œuvre d’art, on sécrète certaines hormones favorisant directement un sentiment de bien-être ou diminuant le stress chronique.

 

L’art active notre système de récompense

Jean-Pierre Changeux, neurobiologiste et professeur au Collège de France, est le premier à avoir décrypté les mécanismes neuronaux dans l’appréciation de la beauté (Du vrai, du beau, du bien, éditions Odile Jacob). Quand on contemple une œuvre d’art, les circuits des émotions s’activent, et cela déclenche une inondation de dopamine… l’hormone du plaisir ! L’œuvre d’art est perçue par notre cerveau comme une récompense.

 

L’art souligne notre empathie

D’après Platon, « le premier bien est la santé, le deuxième la beauté » (Lois II, 22). Les récentes études en neurosciences ont confirmé les intuitions des philosophes de l’Antiquité : regarder une œuvre d’art, faire de la musique, a des effets directs sur notre cerveau. Pour le Dr Pierre Lemarquis, Neurologue, tout se passe comme si « l’art nous caressait le cerveau ». Son ouvrage, Portrait du cerveau en artiste, explique que la contemplation d’une œuvre d’art réveille nos neurones miroirs, c’est-à-dire nos neurones de l’empathie.

Récemment, une enquête de chercheurs de l’University College de Londres, publiée dans le British Journal of Psychiatry, concluait que les sorties culturelles (musée, théâtre, cinéma, concert, opéra…) réduisent les risques de souffrir de dépression au cours de la vie : 32 % de risques en moins, et même 48 % pour ceux qui s’y rendent une fois par mois ou plus.

 

L’art convoque nos émotions, notre motricité et notre élan de vie

Lire un livre, regarder un film, écouter une musique, assister à un spectacle : autant d’expériences artistiques qui provoquent en nous des émotions, parfois très fortes, et presque toujours incontrôlées. Ces expériences ont le pouvoir de nous replonger dans nos propres souvenirs de moments marquants de notre vie. L’émotion en est alors décuplée. De même, lors d’un moment intense de vie, on peut naturellement se remémorer un livre, une peinture, une musique, une sculpture ; comme un dialogue émotionnel permanent entre les œuvres et nous.

Ce dialogue émotionnel profond est de plus en plus utilisé par les hôpitaux, qui en éprouvent scientifiquement leurs bienfaits. L’art est petit à petit proposé dans les protocoles pour des personnes ayant des problèmes aussi divers que l’autisme, les troubles de l’alimentation, la schizophrénie, l’anxiété, la dépression, le cancer ou la maladie d’Alzheimer.

C’est scientifiquement prouvé : les émotions artistiques apaisent. C’est même un besoin physiologique, hélas trop souvent oublié. L’art c’est la santé.

Alors, allez hop, on file prendre soin de soi avec des œuvres d’art : venez découvrir les ateliers de santé culturelle de l’Étoile des familles. Créés et animés par Aurélie Chauveau, de Haut les Œuvres !,  on y parle de développement, d’amour, de relation parent/enfant, de prévention…

 

Si vous souhaitez en savoir plus, n’hésitez pas à consulter nos pages dédiées ou à nous contacter.

 

Article rédigé par Aurélie Chauveau, intervenante formée certifiée proposant des ateliers de prévention à partir des oeuvres d’art